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Actualité de la Joaillerie

Les Animaux dans la Joaillerie : Des bêtes de métal aux yeux et pelage brillants

par Julie MIALET 23 Dec 2023

La joaillerie s’est depuis toujours inspirée de la nature et en particulier des animaux que l'homme côtoie au quotidien.

Dans cet article nous allons vous détailler les tendances, les implications et les croyances ayant transfigurés certains animaux en bijoux au fil des siècles.

 

Préhistoire :

Dès la préhistoire, l’homme a commencé à représenter des animaux en bijoux de la même manière qu’il en faisait des peintures pariétales. 10 000 ans avant notre ère, ce ne sont alors que des pendentifs en os plutôt grossier mais ils jettent déjà les bases d’un genre qui s’imposera comme intemporel.

 

Antiquité :

Durant l’antiquité de nombreux bijoux figurant des animaux ont été réalisés et ce principalement à des fins prophylactiques, rituelles ou porte-bonheurs.

Parmi les principales cultures ayant repris des motifs animaliers dans sa production joaillière, il y a en premier lieu la Grèce, dont l’animal fétiche fut le serpent.

En effet, ce dernier avait la réputation d’apporter la chance et était en rapport direct avec le dieu Asclépios dont le bâton sur lequel s’accrochait un serpent guérissait les maladies.

 

Bracelet Bronze et Or à motif de serpent, -300 / -200 (IIIe s. av. J.-C.), Corinthe.
© 2001 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

 

Bracelet serpent en or - Ier siècle avant J.-C. © Musée Benaki Photo : Sandrine Merle

De l’autre côté de la Méditerranée, la culture égyptienne n’est pas en reste mais les sujets seront multiples. En effet, le culte polythéiste égyptien était composé d’une majorité de dieux zoomorphes et anthropomorphes parmi lesquels nous pouvons, de manière non-exhaustive, citer:

Thot le dieu des scribes et du savoir à tête d’Ibis

Sekhmet la déesse guerrière à tête de lion

Anubis, le dieu des embaumeurs à tête de chacal

Ainsi, beaucoup de symboles dérivés de ces dieux et reprenant leurs attributs animaliers seront employés dans la création joaillière. Même si les plus beaux exemplaires de ces bijoux ont été retrouvés dans les tombeaux de la vallée des rois ou de la vallée des reines, on sait que ces derniers étaient communs parmi la population même.

 

Le cobra Uraeus de la déesse Ouadjet, protectrice de la basse Egypte, et le vautour de la déesse Nekhbet, protectrice de la haute Egypte, sont deux représentations animales présentes sur de nombreuses couronnes de pharaons.

 

Moyen age :

En Scandinavie, les mythes vikings ont influencé la création joaillière en y incorporant de nombreux animaux issus des sagas. Ainsi des objets en métal de grande qualité ont été fabriqués présentant des motifs de serpents, d’aigles, de corbeaux, de sangliers, de béliers ou de dragons. Le Serpent, symbole de sagesse dans leur culture, était aussi un rappel du Jormungandr, le serpent géant entourant le monde et empêchant les océans de s’en écouler.

 

Urnes buckle with dragon, from Sør-Fron vicarage. Photo: Ellen C. Holte, Museum of Cultural History, University of Oslo.

 

Half human, half wild boar. Eagle heads are seen on each side of the man's face, and two eagles form the belt itself. Belt buckle from Åker in Hedmark. C4901

 

Dans les cultures chrétiennes, les animaux seront également utilisés comme motifs mais évidemment sans les considérations païennes. On préférera alors considérer chaque animal comme portant une valeur particulière et chrétienne comme le courage pour le lion, la force pour l’ours ou la pureté pour la licorne. Ces derniers orneront nombre d’héraldiques liées à de nobles familles.

 

Broche Franc à figure d’oiseau en or, grenat, verre et perle, Metropolitan Museum, vers 500-600

 

Renaissance :

Le Cygne de Dunstable Broche Epingle en or, émail blanche et émail noir, British Museum, vers 1400

 

La renaissance forme une rupture avec le moyen-âge et un retour du goût à l’antique. Ainsi cette période partage nombre de points communs avec son modèle mais les remet au goût du jour avec de nouvelles techniques et matières. On s’inspire des fresques des palais antiques pour en tirer des motifs ou l’on récupère simplement des bijoux anciens pour les retravailler. Les mythes gréco-romains fascinent et on se les ré-approprient jusque dans la création joaillière.

Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, institua en 1430 l’ordre de la toison d’or. Il s’inspirera du mythe du bélier ailé, fils de Poséidon, ce qui servira au prestige des états Bourguignon durant la guerre de cent ans. Le port du collier était obligatoire pour les membres de l’ordre.

 

Philippe le Bon portant le collier de l'ordre de la Toison d'or, d'après Rogier van der Weyden, vers 1450, musée des beaux-arts de Dijon

 

Plus tard, ce fut François 1er qui fit de la salamandre son emblème royal, reprenant un symbole familial. La salamandre s’étant popularisée grâce à la légende lui attribuant de nombreuses vertus dont la résistance au feu.

 

Pendentif salamandre dont le corps est formé par une perle baroque - Espagne, XIXe siècle - Victoria and Albert Museum © Victoria and Albert Museum, London

 

Epoque Contemporaine :

Les bijoux animaliers contemporains sont ceux sur lesquels nous avons le plus d’informations et de documentations car nombre d’entre eux sont les créations de grandes maisons joaillières encore en activité aujourd’hui.

Durant le premier empire, Napoléon Bonaparte fit de l’abeille son emblème et l’aigle celui de l’empire. Chaumet, qui fut le joaillier principal du couple impérial durant des années, reprit le symbole de l’abeille dans une collection hommage apparue en 2011.

Dès 1866, la maison Boucheron lancera son Bestiaire qui continue encore aujourd’hui de s’enrichir. Chat, paon, tigre, cigale, grenouille, éléphant etc etc…

Dans les années 1910, ce sera au tour de la maison Cartier d’immortaliser sa légendaire Panthère comme un symbole d’émancipation de la femme.

En 1942, dans un Paris sous occupation allemande, Cartier exhibera dans ses vitrines une curieuse broche représentant un oiseau en cage. Jeanne Toussaint, la célèbre et sulfureuse directrice artistique de la maison de l’époque, sera un temps accusée de résistance pour cette création car Cartier, présent aussi à Londres, avait ouvert ses portes au général De Gaulle. Jeanne Toussaint sera finalement libérée faute de preuve mais ne manquera pas de marquer le coup en faisant sortir l’oiseau de sa cage à la libération.

En Italie, c'est en 1948 que Bulgari utilisera pour la première fois le motif du serpent pour la création d’un bracelet-montre qui s’enroule autour du poignet. Baptisé du nom de Serpenti, cette collection deviendra le symbole de la maison italienne.

Durant la première moitié du XXème siècle un autre créateur deviendra célèbre en créant des bijoux en formes d’animaux : René Boivin. Ses étoiles de mer sont encore des bijoux très recherchés même s’il a eu l’occasion de réaliser d’autres animaux comme des tigres.

 

Millicent Rogers wearing her starfish brooch. PHOTO: JOHN RAWLINGS/CONDÉ NAST VIA GETTY IMAGES

 

Van Cleef & Arpels sort en 1954 une première collection de clips d’animaux humoristiques, c’est l’apparition du célèbre Lion Ebouriffé et du Chat Malicieux. La prestigieuse maison continuera cette tradition avec la collection « Lucky Animals ».

En 1957 le créateur américain David Webb sortira sa première collection animalière. Nommée « Kingdom » elle inclura au fil des années de multiples animaux de la savane comme le léopard ou le zèbre.

Durant les années 70, d'autres grands noms de la joaillerie tels Mellerio dits Meller, Mauboussin ou encore Suzanne Belperron créeront également des bijoux sur le thème bestiaire.

En 2021, s’est tenu au Muséum Américain d’Histoire Naturelle l’exposition « Beautiful Créatures » sur les bijoux dans la joaillerie. Cette exposition distinguera que les deux motifs animaliers les plus utilisés au travers de l’histoire sont le serpent et le papillon.

Cette même exposition a également constaté une augmentation de presque 300% sur la demande de bijoux aux formes animales suite au confinement.

En or jaune ou or gris, ornés de rubis, saphirs, émeraudes, diamants, citrine, améthyste, opale, tourmaline, perle ou pierres dures (lapis lazuli, onyx, malachite, oeil de tigre), signés de grandes maisons ou pas, le thème bestiaire en Joaillerie continue de séduire une clientèle de plus en plus exigeante et connaisseuse.

Depuis l'antiquité lorsque l'utilisation de pierres ou de diamants est impossible c'est l'émail qui sera employée pour recréer la finesse d'un pelage ou d'un plumage sur bon nombre de bijoux bestiaux. 

 

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