Connaissez-vous vraiment le saphir ?
Traditionnellement le saphir est invariablement associé au bleu.
Le saphir fait partie du club très fermé des pierres précieuses qui ne compte que quatre membres : le diamant, le rubis, l’émeraude et donc, le saphir. Mais saviez-vous qu’il existe d’autres couleurs de saphirs naturels ? Vert, rose, jaune, orange, noir ou même incolore, le saphir nous surprend par l’étendue de sa palette de teintes. Alors, connaissez-vous vraiment le saphir ? Nous vous proposons de lever un peu le voile sur cette pierre fascinante.
L’origine du saphir
Cette pierre dite « précieuse » bleue possède bien des nuances de bleu en fonction de divers critères.
Pour parler chimie, il s’agit d’un oxyde d’aluminium coloré par du titane (qui lui donne cette couleur bleue) et par du fer (qui fonce plus ou moins la gemme en fonction de la teneur en fer).
Le nom saphir nous vient du latin sapphirus et du grec sappheiros « pierre bleue » qui vient de sappîr en hébreu signifiant « la plus belle chose ». Le saphir était connu dans l’antiquité grecque sous le nom de hyacinthe, nom donné à l’iris bleu.
Cette pierre est tellement connue pour sa couleur bleue que lorsque nous parlons de « saphir », elle est associée à cette teinte, sinon nous devons toujours préciser la couleur du saphir (car oui, le saphir possède de très nombreuses couleurs).
D’ailleurs, le saphir et le rubis sont la même pierre, mais le premier est bleu tandis que le second est rouge, ils appartiennent tous les deux à la famille des corindons.
Il s’agit de la famille de gemme la plus résistante à la rayure après le diamant avec une dureté de 9 sur l’échelle de Mohs.
Échelle de Mohs
Les couleurs du saphir
Le saphir bleu
La couleur bleue est la teinte la plus connue du saphir. Lorsque le saphir est bleu, cela signifie qu’il contient des impuretés chimiques d’oxyde de fer et de titane. Les teintes de bleu varient en fonction des gemmes allant du bleu violet au bleu vert.
Le saphir jaune (ou orange)
C’est le fer qui donne au saphir sa teinte jaune (ou orangée). La pureté du saphir jaune en fait une alternative au diamant jaune, beaucoup plus onéreux.
Le saphir Padparadscha
D'un rose-orangé très rare semblable à un coucher de soleil, ces saphirs peuvent avoir une couleur oscillant entre le saphir rose et orange plus ou moins clair ou foncé. Son nom proviens du Cingalais "padam radshen" qui signifie "fleur de lotus", premier nom à avoir été employé pour décrire sa teinte particulière.
Le saphir rose
Le saphir rose est en réalité un rubis faiblement teinté. Comme le rubis, c’est un corindon qui contient du chrome. Lorsque la quantité de chrome est moindre, le rubis devient alors un saphir rose. Le saphir rose remplace souvent le diamant rose, car son prix est beaucoup plus abordable.
Le saphir incolore
Le saphir incolore ou leucosaphir est assez rare. Il s’agit d’un corindon vierge d’impuretés. Il a longtemps été utilisé pour remplacer le diamant avant l’apparition des diamants de synthèse.
Le saphir vert
C’est le plus méconnu des saphirs. Comme le saphir jaune, il doit sa teinte à la présence d’oxyde de fer. Plus résistant et moins onéreux, il est parfois choisi à la place de l’émeraude.
Échantillon des couleurs du saphir
Le prix du saphir
De nombreux critères entrent en ligne de compte pour déterminer le prix du saphir qui peut varier de quelques dizaines d’euros pour un carat à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour les pierres de grande valeur. En joaillerie traditionnelle, les prix du saphir vont en général de 200 à 3 000 €/carat.
Pour déterminer le prix d’un saphir, quatre grands critères sont examinés:
- La pureté de la gemme.
- La densité de la couleur.
- La taille de la pierre.
- L’utilisation de traitements.
Où trouve-t-on du saphir ?
Les Saphirs du Cachemire
Le Cachemire est un état indépendant situé aux confins du nord de l’Inde, du Pakistan et de la Chine. Les saphirs du Cachemire sont réputés pour leur couleur « bleu velouté ». Si la production fut abondante au tournant du 20e siècle, elle est quasi nulle et de médiocre qualité à l’heure actuelle.
Le gisement fut exploité de 1881 à 1979. Les mines sont officiellement fermées, mais des exploitations privées fonctionnent sous contrôle de l’armée.
Ces mines sont situées dans la vallée du Zanskar.
Inclusions caractéristiques :
Il s’agit des saphirs les plus prisés (après les couleurs birmanes) pour leur couleur bleue veloutée citée plus haut. Cependant en dehors de cette couleur caractéristique voici des inclusions qui nous permettent de les reconnaître :
- Des zonations laiteuses dites « milky » soit droites ou en chevrons.
- Des cristaux de tourmaline ou de zircon.
- Des fibres d’amphiboles (pargasite).
Les Saphirs du Myanmar/de Birmanie
Le Myanmar/la Birmanie (les deux noms sont actuellement utilisés couramment) offre des saphirs bleus roi exceptionnels et des rubis dits « sang de pigeon », ce sont les couleurs les plus appréciées, mais les plus rares. La plupart du temps les saphirs ont une très forte saturation bleue et les rubis une sous-teinte framboise.
La région la plus prestigieuse est celle de Mogok. C’est l’arrivée des Britanniques dans cette région, à la fin du XIXe siècle qui fit connaître les corindons de cette vallée à l’Europe, car elle devint la propriété de la couronne britannique.
Inclusions caractéristiques :
Bien qu’il y ait toujours des exceptions, les corindons birmans (type Mogok) sont caractérisés par :
- Des nuages de soies courtes et très denses.
- Des cristaux de calcite et d’apatite.
- Des zones sirupeuses.
Les Saphirs du Sri Lanka (anciennement Ceylan)
Au travers de textes anciens faisant référence au commerce entre Rome et le Sri Lanka, nous savons que le pays fournit depuis l’Antiquité de merveilleux saphirs bleu-bleuet en plus du saphir de couleur d’exception appelé « padparadscha » signifiant « fleur de lotus » en sri lankais (orange avec une pointe de rose). C’est dans la région de Ratnapura « cité des gemmes » que nous trouvons en grande partie les saphirs sri-lankais.
Cependant nombreux sont les saphirs qui sortent des mines et qui sont appelés « geudas », incolores à grisâtres et très inclus de rutile. Ce sont ces saphirs qui vont être les susceptibles aux traitements thermiques. Attention (!!!) tous les traitements ne sont pas mauvais.
Brut de saphir geuda
Inclusions caractéristiques :
- De longues aiguilles de rutile.
- Des givres en aile de papillon.
- De zonations de couleur.
Les Saphirs de Thaïlande (anciennement Siam)
Les premières traces de corindons provenant de l’ancien royaume du Siam datent du XVe siècle après J-C. Le commerce avec les marchands européens fut florissant du XVIe au XVIIIe siècle.
Les corindons de Thaïlande sont d’origine magmatique et donc très ferreux ce qui les assombrit, ils sont donc considérés de moins bonne qualité que les Birmans et ceux du Cachemire. Ils proviennent des mines de Kanchanaburi (saphirs gris-bleu), Chanthaburi (rubis et saphirs sombres) et Bo Phloï.
Inclusions caractéristiques :
- Des cristaux sombres comme du grenat, des feldspaths…
- Des aiguilles de boehmite.
Les Saphirs d’Australie
La zone d’exploitation est située dans la région d’Anakie et de New-England Range. Cette zone commença à être exploitée au début du XXe siècle et a atteint son apogée en 1970 au début des années 90, elle représentait 70 % du marché mondial du saphir.
Les saphirs australiens sont également d’origine magmatique et sont reconnaissables à leur couleur bleue très sombre due à la présence élevée de fer ainsi qu’à leurs zonations de couleur verte. Ils sont alors commercialement surnommés « wedding sapphire ».
Inclusions caractéristiques :
En plus de leur couleur assez reconnaissable, on peut les reconnaître à leurs inclusions suivantes :
- Feldspaths.
- Halos de tension et/ou cernes d’éclatements.
- Aiguilles d’oxyde de fer.
Il existe bien d’autres gisements comme notamment Madagascar dans la région d’Ilakaka, qui produit des saphirs de très bonne qualité et comparables aux saphirs du Cachemire (bien que toute la production ne soit pas déclarée et bien souvent envoyée en Thaïlande pour des traitements), l’Afghanistan, le Vietnam…
Les traitements du Saphir
Attention à ne pas confondre synthèses (gemmes créés en laboratoire) et traitements (opérations humaines visant à améliorer la qualité d’une gemme).
Depuis une vingtaine d’années, un engouement pour les pierres non chauffées est apparu. Pourtant 90 % des saphirs sont chauffés. Qu’est-ce que cela signifie ?
En réalité la majeure partie de ces 90 %, sont des saphirs chauffés artisanalement à la sortie de la mine, on appelle ce procédé le bata kubala ou encore blow pipe et cela n’altère pas la structure de la gemme, il s’agit juste de « pimper » la couleur. Ce traitement n’est pas considéré comme tel par la CIBJO, par conséquent il n’est pas stipulé sur les certificats.
Lorsque sur les certificats apparaît le terme chauffé, il s’agit des traitements thermiques altérant la structure de la gemme. Généralement pratiqué sur les geudas, cela fait fondre les inclusions les amenant à assombrir la gemme et donc à la colorer davantage. On peut reconnaître ces gemmes traitées par des stigmates de chauffe dans la gemme.
D’autres traitements comme le remplissage des fractures de la gemme par du verre sont à prendre en compte aussi, ce traitement est appelé glass filling. Il est principalement appliqué sur les rubis.
Rubis Glass-field
Les traitements par diffusion quant à eux, altèrent en profondeur la structure de la gemme ainsi que sa couleur.
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